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L’injustice climatique est un enjeu essentiel de la lutte contre le réchauffement climatique.

Une étude du Centre CLIMACT de l’École Polytechnique Fédérale et de l’Université de Lausanne, publiée en avril, nous révèle que les publications scientifiques sur le changement climatique et leur couverture médiatique ne permettent pas de mobiliser à l’action. Ceci, car elles se focalisent sur des projections à grande échelle, trop lointaines du quotidien de chacun·e. Dans ce contexte, la grande majorité des États ne prennent pas les mesures nécessaires, des politiques publiques d’envergure, pour atteindre l’objectif de limitation du réchauffement des accords de Paris, qu’ils se sont eux-mêmes fixés.
En particulier dans le Nord global, le changement climatique est une menace encore trop abstraite. Ici en Suisse, si les effets du réchauffement climatique commencent à être perceptibles avec les canicules ou le manque de neige, ils n’ont pour la majorité des gens qu’un impact limité. Or, cette réalité est toute autre ailleurs dans le monde, notamment en Afrique, continent le plus vulnérable au changement climatique. L’année dernière y a été marqué par des inondations dévastatrices en Afrique de l’Ouest, déplaçant plusieurs millions de personnes, et par une sécheresse en Afrique de l’Est causant la pire famine du 21e siècle. Pourtant, ce sont ces États qui on la plus petite responsabilité dans les émissions de gaz à effets de serre, passées et présentes, responsables du réchauffement. C’est bien la malédiction de cette injustice climatique. Les principaux émetteurs sont pour l’instant les moins touchés par ses répercussions et ne semblent pas avoir conscience de leur responsabilité.
Pourtant nous devrions tirer les enseignements des récentes crises sanitaires, énergétiques, migratoires et mêmes bancaires. Les vulnérabilités des autres États, même parfois lointains, constituent la principale menace sur notre mode de vie. En mars dernier, le secrétaire général des Nations-Unies, António Guterres, a qualifié le changement climatique de bombe à retardement. Le compte à rebours est lancé.