Les premières interventions de la coopération au développement (PEZA) ont eu lieu dès les années 1950. A l'époque, il s'agissait surtout d'auxiliaires laïcs, de missionnaires et d'aventuriers qui travaillaient pour des œuvres d'entraide privées et des organisations ecclésiastiques dans le « tiers monde ». En 1963, les premiers « pionniers suisses modernes » se sont rendus en Afrique au nom du Conseil fédéral afin de promouvoir le développement en Tunisie et au Cameroun avec la population locale. Les bonnes intentions étaient grandes, mais les bonnes intentions ne sont pas toujours bien faites - même (et surtout d'un point de vue actuel !) dans le domaine de la coopération au développement.

Personne n'avait attendu les « porteurs de progrès » du Nord et la collaboration avec les partenaires locaux était largement laissée au hasard et à l'engagement personnel. Il n'était pas question de la « localisation de la coopération au développement », considérée aujourd'hui comme indispensable à la réussite des programmes et des projets de développement.

La création d'Unité et la professionnalisation de la CEP

Les organisations suisses d'envoi ont rapidement pris conscience de la nécessité d'une meilleure adéquation entre leur offre et les besoins du Sud. Afin de garantir cela et de promouvoir la mise en réseau entre eux, des représentants de 15 organisations ont fondé le 18 avril 1964 à Berne l'Association pour l'engagement de jeunes professionnels dans les pays en développement (AJBE). Comme son nom l'indique, l'accent a été mis dès le début sur les missions de professionnels et de spécialistes bien formés - une distinction qui est devenue d'autant plus importante avec l'apparition du « volontourisme » dans les années 1990.

A partir de 1990, la spécialisation et la professionnalisation de l'Association ont été lancées sur la base d'un mandat de la Direction du développement et de la coopération (DDC) visant à renouveler le concept des missions de volontariat. Des critères d'adhésion et des normes de qualité ont été définis, qui sont depuis régulièrement adaptés aux standards actuels de la politique de développement. En 1994, le premier programme de l'Association a été créé, dans lequel le rôle des organisations partenaires du Sud a été renforcé.

La localisation comme facteur de réussite

Aujourd'hui, l’échange de personnes dans la coopération au développement est un instrument reconnu de la coopération internationale de la Suisse grâce à la qualité élevée, à la continuité et à la durabilité des interventions de spécialistes. La localisation est devenue un élément central. La base d'un engagement est toujours un besoin de l'organisation partenaire dans le Sud global ; l'objectif est de renforcer ses capacités et les institutions locales. Pendant leurs missions, souvent de longue durée, les spécialistes sont intégrés dans l'organisation partenaire. La réciprocité - c'est-à-dire l'échange mutuel et l'apprentissage réciproque - est au cœur de la collaboration.