Au-delà des urgences
La Suisse va augmenter la proportion d’aide humanitaire par rapport à la coopération au développement dans son cadre budgétaire pour la coopération internationale entre 2025 et 2028. S’il faut se réjouir que la Suisse alloue plus de moyens pour répondre aux crises multiples qui frappent le monde, il est essentiel de ne pas perdre la vision à long terme.
Dans une période où les finances fédérales pour la coopération internationale devraient également être restreintes, il y existe une tentation à se focaliser sur les besoins dont l’urgence est la plus visible et pour lesquels on peut démontrer des résultats concrets rapidement.
C’est oublier que le moyen le plus efficace et justement le moins onéreux d’affronter une crise est de l’éviter ou, si ce n’est pas possible, d’être préparé à la gérer. Cela est d’autant plus crucial dans le domaine de la santé, car le niveau de santé de la population influe directement sur la pauvreté et sur la production d’un pays, donc sur les conditions socio-économiques. Or, la formation des professionnel-le-s de santé, la sensibilisation et la responsabilisation des populations, l’adaptation de modes de vie, le déploiement de technologies ou encore la mise en place de modes de gouvernance adaptés, nécessitent un engagement fiable et continu à long terme.
Rappelons donc, que face aux crises, l’urgence est aussi d’investir dans la coopération au développement.