L’échange de personnes dans la coopération au développement regroupe les engagements volontaires de professionnel-le-s au Sud. C'est une forme de coopération au développement dans laquelle ni l’argent, ni la technologie n’occupent le premier plan, mais bien la rencontre fructueuse d’individus de différentes cultures. Ensemble, ils œuvrent en faveur de meilleures conditions de vie dans les pays du Sud.
L’affectation d’un-e professionnel-le est toujours liée à un besoin de l’organisation partenaire dans les pays du Sud global. Des professionnel-le-s sont ensuite sélectionné-e-s en fonction d’un profil d’exigences défini par l’organisation partenaire. L’’affectation d’un-e professionnel-le dans le cadre de la coopération au développement par l’échange de personnes renforce les compétences des organisations partenaires et des institutions locales pour fournir des prestations à la population locale. Cet échange mutuel de compétences et le renforcement des aptitudes sont attestés dans plusieurs études d’Unité et d’autres réalisées par le Deutsches Evaluierungsinstitut der Entwicklungszusammenarbeit et le Forum International du Volontariat pour le Développement. Dans la coopération au développement par l’échange de personnes, le risque de dépendance par rapport au Nord ou de remplacement de fonctions étatiques est moindre puisqu’il s’agit avant tout d’un échange interpersonnel et interprofessionnel. De plus, une affectation de coopération au développement par l’échange de personnes est toujours limitée dans le temps avec comme objectif à long terme que les projets appuyés grâce à une affectation (ou plusieurs affectations consécutives) se poursuivent après la fin de l’affectation auprès de l’organisation partenaire.
Dans le cadre de leur affectation, les professionnel-le-s partagent les conditions de vie de la population locale et permettent ainsi un échange direct, continu et équitable de leurs connaissances professionnelles et valeurs avec les partenaires du Sud. Grâce à cet échange de compétences, de savoirs et d’idées, les professionnel-le-s affecté-e-s apportent leur soutien à un développement efficace et durable dont le but à long terme est l’autonomie des partenaires du Sud. Pour ce faire, on se focalise sur l’apprentissage réciproque et le travail en commun.
En partageant, au plus près, les conditions de vie de la population locale, les professionnel-le-s au statut de volontaire facilitent un échange de confiance direct, continu et équitable avec les partenaires du Sud sur le savoir-faire et les valeurs. Ils jouissent ainsi d’une crédibilité et d’une confiance particulièrement élevée qui leur permettent d’instaurer un dialogue horizontal avec les organisations partenaires, qu’elles soient issues de la société civile, de l’économie ou liées à l’Etat. Cet échange équilibré met en valeur les compétences du Sud et facilite le renforcement mutuel des deux partenaires.
«En coalition avec d'autres ONG et un syndicat, nous avons promu l'inclusion d'un salaire minimum et soutenu les revendications des travailleuses pour une meilleure santé. En outre, nous avons encouragé avec succès les coopératives à utiliser les ressources de manière mesurée et durable à long terme.»
Grâce à sa continuité et à sa durabilité, la coopération au développement par l’échange de personnes est un instrument de la coopération internationale suisse reconnu aussi bien sur le plan national qu’international. Elle contribue à la mise en œuvre de l’Agenda 2030 à l’intérieur de nos frontières par la Suisse et fournit une contribution à la stratégie de coopération internationale 2021-2024 de la Suisse. L’efficacité de la CEP et la plus-value qu’elle fournit à la coopération au développement de la Suisse a été confirmée en 2018 dans une étude indépendante mandatée par la DDC (Hoffmann 2018).
La coopération par l'échange de personnes des organisations membres d'Unité contribue notamment à la mise en oeuvre des objectifs 2, 3, 4 et 16 de l'Agenda 2030 pour le développement durable.
Les professionnel-le-s affecté-e-s depuis la Suisse engagées dans la coopération au développement dans un pays du Sud, sont les ambassadeurs et ambassadrices d’une Suisse engagée et ouverte au monde.
Dans les engagements de la coopération au développement par l’échange de personnes, le principe de la réciprocité s’applique et on se focalise sur l’apprentissage mutuel et la coopération au travail. Les professionnel-le-s affecté-e-s découvrent une autre réalité de la vie, ils et elles sont sensibilisé-e-s aux intérêts du Sud global et apprennent de la population locale et des organisations partenaires .
Après leur retour en Suisse, les professionnel-le-s apportent leurs expériences, les savoirs et les compétences acquis pendant leur engagement ainsi que leur sensibilité aux thèmes liés au développement dans les différents domaines de leur vie, aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan privé. Que ce soit dans le domaine social, dans l’économie privée, dans la coopération internationale de la Suisse ou dans les institutions publiques, les professionnel-le-s de retour sensibilisent et motivent d’autres citoyens à s’engager eux-mêmes en faveur d’un développement durable. Grâce aux expériences acquises pendant leur engagement, ils et elles disposent d’une légitimité et d’une reconnaissance particulières pour ces activités. De cette manière, les professionnel-le-s de la CEP ne fournissent pas seulement une contribution importante pour atteindre les objectifs de développement durable dans les pays partenaires, mais également après leur retour en Suisse.
«J'ai gagné une meilleure compréhension du monde, de sa complexité, de ses contrastes et de ses contradictions, heureusement de pair avec une certaine sagesse, une forme d'acceptation qui m'aide, non pas à rester les bras croisés, mais à agir en conscience.»
Un engagement dans la CEP n’est pas synonyme de grands projets d’infrastructure mais de l’échange de savoir et de développement des aptitudes des organisations partenaires locales. Grâce à cet engagement volontaire de professionnel-le-s, la coopération au développement par l’échange de personnes est une forme de coopération internationale qui, avec des moyens modestes, est très efficace.
Les professionnel-le-s engagé-e-s dans la coopération au développement par l’échange de personnes ne reçoivent pour leur engagement qu’une indemnité adaptée aux conditions de vie locales dans le but de subvenir à leurs besoins sur place. Ils renoncent volontairement à un salaire de niveau suisse.
