Nexus, mot latin
La coopération au développement est truffée de concepts. Illustrés par des schémas complexes, garnis d’acronymes et de sous-concepts, ils sont en général nommés selon des combinaisons de mots anglais, grecques ou latins, intraduisibles littéralement dans d’autres langues.

Adoubés dans les hautes sphères de l’OCDE, de l’ONU ou d’agences nationales de développement, ils deviennent un passage obligé pour quiconque daigne accéder aux fonds de ces institutions, qui restent les principaux bailleurs de fonds pour des milliers d’ONG, au Sud global comme en Suisse. Souvent, adopter et appliquer ces concepts paraît une montagne infranchissable pour des structures petites ou moyennes, jalonnée de débats interminables et de formations astreignantes. Le « Triple Nexus » entre la coopération au développement, l’aide humanitaire et le travail de paix n’échappe pas à cette règle. C’est pourquoi nous avons voulu en savoir plus, tant sur ses multiples définitions que sur sa compréhension et sa mise en œuvre au sein de nos organisations membres et de leurs partenaires.
Comme souvent dans ces cas de figures, nous avions peur d’avoir plusieurs coups de retard. Mais l’étude que nous avons menée a au contraire montré que, si nous avons effectivement un peu de pain sur la planche, nous avions aussi sur de nombreux aspects quelques coups d’avance. Finalement, ce n’est pas si surprenant, car ces concepts sont développés pour répondre à des réalités du terrain. Et le terrain, c’est là où agissent nos partenaires, peutêtre pas avec un jargon et des outils identiques, mais sans doute avec au moins le même savoir-faire.